La Savinière, pourquoi et comment il faut la préserver.

L'entrée de la Savinière

Depuis le dernier Conseil Municipal de Savigny sur Orge, la Savinière est devenue l’un  des sujets de préoccupation de nombreux saviniens. La décision annoncée de sa fermeture en attendant sa vente probable par la commune a suscité un émoi légitime.  Il est important de regarder de près cet établissement communal, comment il a été crée, dans quel but, et de quoi il se compose pour être en mesure de proposer des solutions pour le préserver.

La Savinière est née en 1932. A cette époque, Savigny est en pleine croissance, passée de 2000 habitants à plus de 20000 en quelques années, par un lotissement massif de tout son territoire après  l’adoption de la loi Loucheur. C’est dans la même période que sont construits les principaux groupes scolaires de la commune. L’objectif est alors de proposer un centre de vacances aux très nombreux enfants qui viennent de s’installer dans la commune.  Depuis, la Savinière s’est diversifiée vers l’accueil de groupes et surtout l’activité Classes de Découvertes, qui a permis à des générations d’enfants et de Parents d’enrichir leur parcours scolaire par des séjours pédagogiques avec leur classe.

Pourquoi cet établissement est-il précieux pour la Commune ?

D’abord, même si ce n’est pas l’argument décisif, les Saviniens sont très  attachés à cet établissement, qu’ils ont souvent fréquenté en tant qu’élève avant d’y voir partir leurs enfants.  Même si l’intention n’est pas affichée dans ses missions, la Savinière de par son  ancienneté a de fait un rôle de repère intergénérationnel.

Ensuite cet équipement permet à la commune de maîtriser une partie de ses missions éducatives.  Contrairement à une solution faisant appel à un prestataire extérieur qui louerait ses séjours à la commune, Savigny peut adapter son équipement à la demande pédagogique des enseignants, appliquer plus facilement une tarification sociale (quotient familial)  qu’elle ne le ferait avec un partenaire extérieur, maîtriser l’évolution des coûts par une gestion rigoureuse (devenue aujourd’hui urgente). Les enseignants eux aussi sont avantagés par un équipement qui leur permet, par sa permanence, de travailler sur le long terme, en concertation les uns avec les autres, dans un environnement préservé et sécurisé, riche en potentiel pédagogique.

Enfin la Savinière fait partie du patrimoine immobilier de la commune.  Même si ce patrimoine est difficile à inventorier (il ne figure pas dans les présentations budgétaires), il semble  que ce patrimoine soit en diminution au fil des années.  Or la commune doit disposer de ce patrimoine pour assurer ses missions, d’autant plus que Savigny est une des communes de l’Essonne dont la population augmente de façon lente mais régulière. Il faut donc réserver de l’Espace, y compris hors périmètre communal, pour contenir la demande d’équipements publics, notamment les équipements scolaires aujourd’hui saturés. Qui plus est, la  période de marasme immobilier que nous connaissons, très défavorable à la vente, conduirait inévitablement la commune à perdre un bien qui lui est précieux à bien des titres, à vil prix, et donc à perdre sur la valeur de son patrimoine. La ville ne retrouverait ni la valeur initiale réelle de son bien, ni à fortiori les investissements de mise aux norme réalisés durant le dernier mandat, de l’ordre d’un million d’euros.

Que faire ?

La fermeture et la vente de la Savinière sont la plus mauvaise solution pour la commune, tant pour des raisons organiques que financières. Mais il n’en reste pas moins que les difficultés budgétaires de la commune imposent de réduire son coût net, c’est-à-dire la différence entre les dépenses qu’il engendre et les recettes qu’il génère.

Pour cela, la première chose à faire est d’avoir connaissance des éléments financiers de la Savinière. C’est ce que l’opposition municipale a demandé par deux fois sans l’obtenir.  Le coût net a fait l’objet d’annonces différentes qui vont du simple au double, le personnel est estimé à 23 postes permanents sans compter les vacataires, les tarifs de journées qui sont pratiqués pour les communes extérieurs sont souvent différents, le taux de remplissage de l’équipement n’est pas disponible.

Ensuite, il faut préciser ce qu’est la Savinière : Un ensemble de bâtiments structurés principalement pour l’accueil d’enfants scolarisés, avec salles de classes, dortoirs et réfectoires collectifs, construits sur un espace boisé naturel de 3 hectares, à 1 km de la cote de Vendée. Dans l’état actuel des choses,  Il est donc difficile de  diversifier son activité par exemple à des séminaires, sauf opérations ponctuelles ou réalisation de nouveaux investissements.

Ces éléments conduisent à creuser deux pistes à court terme pour assainir la situation de cet établissement :

Rationaliser ses coûts d’exploitation, ce qui passe par une remise à plat de son organigramme de personnel : définition des postes, saisonnalité ou pas de chaque poste, temps plein ou partiel en fonction des besoins réels. La nécessité de la présence permanente d’un car, dont le cout d’investissement comme d’exploitation est élevé, peut également être évaluée.

Augmenter ses recettes par une offre de prix de journée à hauteur des coûts générés, et augmenter autant que possible le taux de remplissage de l’équipement. Développer l’accueil de groupes ‘sous toiles’, puisque la structure est équipée pour cela, et enfin optimiser la période d’exploitation.

L’objectif à atteindre n’est pas de réduire immédiatement  à zéro la différence entre coût et recettes, ce qui serait impossible, mais de réduire autant que possible le coût net de la Savinière, pour contribuer à l’équilibre du budget communal, sans remettre en cause son existence même.

Et ensuite…

Au-delà de ces mesures d’urgence, doit se poser la question du développement d’activités diversifiées, comme l’accueil de séminaires ou de séjours de personnes non scolaires, voire l’accueil de stages sportifs ou culturels, ce qui suppose des investissements.

La mutualisation de cet équipement avec les autres villes de la CALPE peut être une piste de développement comme d’assainissement financier, soit en passant par une exploitation commune, soit par un transfert pur et( simple, conditionné à l’impossibilité pour l’intercommunalité d’en réaliser la revente, comme c’est le cas pour les équipements transférés.

En conclusion, on voit bien que la solution présentée à tort comme la seule possible par l’exécutif communal  est en réalité contraire aux intérêts des saviniens, financièrement défavorable, et supprime un outil essentiel pour un gain de trésorerie à très courte échéance. Il est tout à fait possible de réduire les couts nets de la Savinière si l’on veut bien s’en donner la peine, et il est tout à fait souhaitable de développer cet équipement, avec ou sans le concours d’une coopération intercommunale.

 

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