Budget primitif de la CALPE: Quelle intercommunalité voulons nous?

Bien plus que les communes, l’intercommunalité est devenue le lieu ou les principales décisions sont prises pour l’avenir de nos territoires. Le changement de majorité à la CALPE a provoqué une transformation radicale de ses objectifs, de son mode de fonctionnement. Ci-après le texte de mon intervention à l’occasion du budget 2015 de la CALPE.

Au-delà des problèmes juridiques posés par le présent budget,   sa lecture, et notamment l’érosion de nos capacités d’investissement,  soulève une question de fond, qui est celle du rôle que nous voulons donner globalement à  notre EPCI.

Les intercommunalités,  depuis leurs premiers développements   dans les années 60, ont toujours oscillé entre deux missions fondamentales : d’une part la mutualisation des moyens, la réalisation d’économies d’échelle,  et d’autre  part le développement d’une cohérence territoriale globale, par la réalisation d’équipements publics partagés, par un  dynamisme économique, sportif, culturel, social.

Dès sa création, la CALPE ne  s’est pas contentée de la seule mutualisation des moyens et s’est résolument tournée vers  le développement du territoire. De nombreux équipements intercommunaux en témoignent, et nous ont apporté une réelle attractivité.

L’extension de l’intercommunalité à Savigny et Morangis, en doublant la population de la CALPE,  a créé de nouveaux défis, notamment celui  du rééquilibrage des équipements intercommunaux,   et des potentiels économiques et culturels des villes entrantes. C’est donc plus que jamais d’une EPCI bâtisseuse et dynamique dont les habitants de la CALPE ont besoin dans le moment présent.

Or de Conseil en Conseil, au travers de petits arrangements  avec l’intérêt communautaire, comme dans le cas de la compétence sur les marchés, ou au travers des orientations du présent budget,  nous voyons l’ambition d’un territoire dynamique, équilibré,  bien intégré,  se réduire progressivement. C’est dans ce contexte que le pacte de solidarité avec les communes se place. Il ne s’agit en aucun cas de remettre en cause la solidarité affichée, mais de bien mesurer  ses conséquences. En intégrant le résultat de 2014 qui n’est pour l’instant pas inscrit dans le budget, la CALPE dispose en effet des moyens de poursuivre son développement,  comme notre contexte interne  le réclame.  Le glissement progressif vers une CALPE qui ne serait qu’un pourvoyeur de moyens pour les communes, s’il se confirme, risque de porter un coup d’arrêt au développement du territoire, ce qui au final ne serait pas favorable à chacune  de nos communes.

Un célèbre président du Conseil nous disait jadis : « gouverner, c’est choisir »

Nous sommes devant un choix crucial pour l’avenir de notre intercommunalité.   Le choix qui s’esquisse ici, nous ne pouvons pas le partager dans l’état.  La solidarité avec les communes est nécessaire, mais elle ne doit pas être payée au prix du sacrifice des moyens d’action et d’investissement de l’Intercommunalité.

 

Classé dans : Actualité | Permalien